Quel écosystème local pour une filière de la construction circulaire et solidaire ?
Une problématique au cœur de laquelle nous avons articulé notre atelier et conduit nos échanges.
Pour traiter cette thématique, nous avons ainsi mené un débat autour des sous-thématiques suivantes :
- L’approvisionnement durable, les filières locales et l’éco-construction ;
- Le réemploi des matériaux et la valorisation de l’existant ;
- L’urbanisme temporaire ;
- Les plateformes physiques et l’optimisation des flux.
La pluralité des retours d’expérience du terrain ainsi que l’intervention respective de nos témoins Alexandre Garcin et François-Michel Lambert aspirent tous à une plus grande désirabilité de l’économie circulaire à l’échelle locale et nationale. Une telle perspective constitue vraisemblablement une étape indispensable vers le renforcement de nos territoires comme des lieux véritables d’expérimentation sociétale !
« L'économie circulaire doit être quelque chose de désirable, cela crée de la valeur ».
Alexandre Garcin, Adjoint au Maire de Roubaix et Responsable Construction durable et innovation à Bouygues Bâtiment
Quelle finalité pour notre atelier ?
Les leviers à activer pour pallier les blocages au réemploi des matériaux BTP
A l’issue des échanges des participants, plusieurs actions ont été envisagées. En voici quelques exemples :
1. À l’échelle locale :
- Mettre à disposition des lieux, et en faciliter l’accès grâce notamment à des propositions de location plus intéressantes pour les territoires.
- Ériger un réseau de construction exemplaire.
- Sensibiliser et former sur les matériaux biosourcés les maîtres d’ouvrage, les acheteurs, etc.
- Entreprendre des démarches partenariales en mobilisant notamment les observatoires régionaux des déchets, l’ordre des architectes, etc.
- Faciliter la rencontre de l’offre et de la demande en ce qui concerne les matériaux réutilisés, à l’aide par exemple de plateformes numériques et/ou physiques.
- Identifier des fonciers pertinents (zones d’activités, friches, etc.) pour favoriser le stockage intermédiaire.
- S’appuyer sur la commande publique pour renforcer la demande en matériaux circulaires.
- Faciliter les études de faisabilité et de programmatique pour mieux appréhender le lieu.
- Développer un savoir-faire technique d’adaptation d’un lieu aux normes techniques et à l’usage que l’on souhaite en faire.
2. À l’échelle nationale :
- Avoir une fiscalité plus avantageuse sur les matériaux et produits issus du réemploi et/ou du recyclage.
- Augmenter le coût de la mise en décharge afin d’inciter au respect de la hiérarchie de traitement des déchets.
- Mettre en avant les économies de carbone liées aux démarches de réemploi et/ou de recyclage.
- Simplifier les cahiers des charges.
- Intégrer un indicateur de performance « ressource » dans les labels et les normes du bâtiment.
- Systématiser l’inclusion de « boîtes à outil » juridiques et administratives pour faciliter le travail du porteur de projet et sa concentration sur le dispositif lui-même.
L’économie circulaire dans le Plan de relance
30 % du Plan de relance sera consacré au « verdissement de l’économie », soit 30 milliards d’euros annoncés sur la période 2020-2022. Au-delà de ce montant, les deux autres piliers du Plan sont également à même d’influer sur la transition écologique, à savoir : la compétitivité ainsi que la cohésion sociale et territoriale, avec une aide respective de 35 milliards d’euros.
Dès lors, l’économie circulaire, destinée à limiter le gaspillage des ressources et l’impact environnemental, concerne les mesures du Plan suivantes :
- L’investissement dans le réemploi et le recyclage ;
- La modernisation des centres de tri, le recyclage et la valorisation des déchets ;
- La rénovation énergétique des bâtiments, privés, publics et sociaux ;
- La décarbonation de l’industrie ;
- L’accélération de la transition agro-écologique ;
- Le développement d’une filière d’hydrogène vert en France ;
- La densification et le renouvellement urbain ;
- La relocalisation en sécurisant les approvisionnements stratégiques ;
- La relocalisation en soutenant les projets industriels dans les territoires ;
- Le soutien aux collectivités territoriales ;
- Les dynamiques territoriales et leurs contractualisations.