L’impact investing
Pourquoi la rencontre ne s’opère-t-elle pas ? Pourquoi les millions d’euros en gestions dans les fonds ne coulent-ils pas en rivière sur les territoires jusqu’au projets de recyclerie, d’énergie verte, de mobilité douce ou d’alimentation durable ?
Le rapport d’ESS France de mars 2017 nous donne un premier élément de réponse : « Les dirigeants et les dirigeantes des entreprises de l’ESS doivent développer leur culture financière, notamment en ce qui concerne le niveau souhaitable des fonds propres et le recours à l’endettement. » Roger Belot Président d’ESS France. Cette remarque est partagée par les fonds et les incubateurs de l’ESS : « On reçoit des dossiers des incubateurs, mais ils ne sont pas prêts à être investis et pas suffisamment qualifiés. », fonds d’investissement à impact parisien. « On reçoit de plus de projets qui se créent sous forme SA, et pas sous forme associative comme nous avons l’habitude. Mais nous manquons de moyens (connaissance, réseau…) pour accompagner la levée de fonds de ces projets d’entreprenariat social. » ATIS, incubateur de l’ESS à Bordeaux.
Afin de rendre les projets ESS des territoires plus « ready to invest », le French Impact, aux côtés de ses fonds sous bannière et de son partenaire la Caisse des Dépôts, propose un programme de parrainage des incubateurs de l’ESS par les fonds à impact. Quatre duos sont à ce jour formés pour démarrer cette expérimentation. Phitrust et Inter Made (Marseille), AVIVA et ATIS (Bordeaux), Investir&+ et SobizHub (Lille), et INCO et Ronalpia (Lyon).
Les premières rencontres sont lancées !
La rencontre a débuté par la présentation des activités d’accompagnement de l’incubateur (plus de 70 projets par an dans ses 4 antennes régionales PACA) à son fonds parrain. Puis s’en est suivi une après-midi intense à éclaircir les notions de fonds propres, hybridation des statuts, prêt d’honneur, gouvernance, finance solidaire… Tout au long de la journée, Phitrust a apporté son expertise bienveillante et s’est confronté aux questions presque philosophiques, qui rendent le monde de la finance incompatible, le croyait-on, avec celui de l’ESS.
« Comment réagit le fonds d’investissement si le porteur de projet décide de ne plus être dans une dynamique de croissance ? », « Qu'est ce qui se passe après la cinquième levée de fonds ? Pour les subventions et le mécénat on peut se projeter à une fin de collaboration avec le financeur, tandis qu'avec les fonds d'investissement, à part le rachat des parts par un autre fonds, on ne voit pas bien comment se projeter dans l'après. »
Marianne, responsable de l’antenne Nice Alpes Maritime - Inter Made